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Patrick Fennell est la troisième personne à comparaître dans le procès des trois grands cigarettiers canadiens dont le témoignage a rapport avec l'activité d'une entreprise qui a été depuis les années 1960 et demeure le numéro 2 de la cigarette sur le marché québécois et sur le marché canadien, à savoir Rothmans, Benson & Hedges (RBH).
Un peu comme le témoin Michel Poirier (18 et 19 septembre), Patrick Fennell a fait, avant d'entrer dans le monde du tabac, une carrière (commencée en 1966) dans des entreprises particulièrement connues du public par leurs marques de commerce comme General Foods (Jell-O, Kool Aid, Post, Hellman's, etc) et Pepsico (Pepsi, Frito Lay, Tropicana, Quaker, etc).
M. Fennell a continué après 1977 pour des entreprises dont le nom lui même est un label, tel qu'Harlequin (les romans à l'eau de rose), Simon & Schuster, l'une des plus grosses maisons d'édition au monde, et Price Waterhouse (aujourd'hui Price Waterhouse Coopers), un cabinet international de consultants en administration d'entreprises originalement spécialisé en vérification comptable. En 1980, Patrick Fennell était de retour en Ontario, où il réside et travaille encore, actuellement comme « coach » de dirigeants d'entreprise. En plus de son expérience, le bonhomme possède une maîtrise en administration des affaires de l'Université de Western Ontario et parle le français (Il est né à Montréal dans une famille bilingue.) (L'interrogatoire a cependant lieu en anglais.)
En juin 1985, M. Fennell est entré chez Rothmans au Canada, pour s'occuper de marketing, et il est devenu le premier président et chef de la direction de RBH, lorsque Rothmans International, qui possédait Rothmans Inc au Canada, et Philip Morris, qui possédait Benson & Hedges au Canada, ont marié leurs intérêts canadiens en 1986.
Avant que Philip Morris International (PMI) n'absorbe complètement Rothmans Inc à l'automne 2008, RBH appartenait à 40 % à PMI et à 60 % à Rothmans Inc, une compagnie cotée à la Bourse de Toronto. Comme l'a vérifié hier le procureur des recours collectifs Gordon Kugler lors de l'interrogatoire du témoin, Rothmans Inc appartenait à son tour à 25 % à PMI, ce qui fait que cette multinationale possédait donc directement et indirectement 55 % de RBH, avant d'en posséder directement 100 % comme maintenant.
Le témoin Fennell a cependant souligné qu'à ses yeux, en pratique, la maison-mère mondiale de l'entreprise canadienne était Rothmans International de Londres tandis que Philip Morris de New York (PMI est officiellement installée à Lausanne en Suisse) était un actionnaire attentif mais moins impliqué.
Après RBH, M. Fennell est passé à partir de septembre 1989 par Rothmans International à Londres, où sa carrière dans le monde du tabac s'est terminé quelque part en 1990.
Me Kugler a sondé le témoin Fennell sur ses croyances relatives aux méfaits sanitaires du tabac. M. Fennell a dit qu'il avait toujours cru que le tabac rend malade. Il a évoqué de lui-même ses tentatives d'enfant et celles de son père de convaincre la mère de cesser de fumer. Il a mis en garde ses enfants contre le tabagisme, au point ceux-ci n'étaient pas très fiers des activités professionnelles de papa.
M. Fennell semble toutefois ne jamais avoir voulu en savoir davantage sur les méfaits sanitaires du tabac. Quand on lui envoyait des documents à ce sujet (exemple : pièce 837), il les renvoyait à ses subalternes, notamment le chimiste Norm Cohen, sans leur demander de tâche particulière.
Patrick Fennell a dit que s'il avait su ce que RBH reconnaît maintenant sur son site internautique, à savoir que le tabac crée la dépendance et CAUSE des maladies, il aurait prévenu le public dès la deuxième partie des années 1980, quand il dirigeait l'entreprise. L'ancien patron de RBH a clairement raconté que sa mission d'alors était d'accroître la part de marché et les profits de l'entreprise, et de « collecter les taxes ». Seul le gouvernement devait être responsable de mettre en garde le public contre le tabagisme.
Bien que le passage de M. Fennell dans l'industrie canadienne du tabac fut bref, il a participé à un épisode intense et dramatique de l'histoire de la santé publique au Canada, celui de l'adoption par le Parlement d'Ottawa du projet de loi C-51 du ministre conservateur Jake Epp, devenu la Loi réglementant les produits du tabac, loi contestée en justicd par l'industrie sitôt son entrée en vigueur le 1er janvier 1989.
L'interrogatoire d'hier a permis à Me Kugler de faire enfin verser au dossier de la preuve un intéressant document du CTMC (pièce 433E) révélant les préoccupations de l'industrie canadienne à cette époque. On y découvre notamment que les compagnies de tabac comptaient sur des alliés dans le monde syndical pour combattre les interdictions de fumer en milieu de travail.
La comparution de M. Fennell se poursuit aujourd'hui. Me Bruce W. Johnston prend le relais de Me Gordon Kugler pour interroger le témoin.
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